Culture et entretien de l’arbre rustique Amélanchier

L’amélanchier est un arbre ou aussi un arbuste (suivant l’espèce) de l’ordre des rosales et de la famille des rosacées (rosaceae). Cet arbre se décline en une vingtaine d’espèces différentes, mais ses variétés peuvent se compter par dizaines, en dehors des hybrides. Il pousse majoritairement en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Autrement dit, il s’accommode plutôt aux climats continentaux de l’hémisphère Nord. Il tolère parfaitement des températures très difficiles allant jusqu’à -30 degrés. Il n’en reste pas moins que des variétés d’amélanchiers poussent en Afrique du Nord ou en Inde. Les sols assez humides, riches, acides, frais un peu ombragés sont ses terrains favoris. Il n’aime pas les terres calcaires, trop sèches et peu consistantes. La taille moyenne des amélanchiers se situe aux environs de 5 à 10 mètres pour la plupart des espèces. Certaines variétés de cet arbre grimpent cependant jusqu’à une vingtaine de mètres, tandis que d’autres variantes sont naines et n’excèdent pas les 2 mètres de hauteur. Il se reconnaît à ses fleurs étoilées généralement blanches, et à ses feuilles ovoïdes caduques qui suivent le cycle des saisons boréales. Si elles sont vertes en été, elles virent au jaune en automne pour tomber en hiver. C’est un arbre qui peut aussi bien se trouver à l’état sauvage, qu’il peut se cultiver. Il est apprécié pour de nombreux aspects, comme son caractère décoratif, mais aussi ses fruits (amélanches) qui entrent dans la gastronomie ou les boissons. Parmi les 26 espèces connues de l’amélanchier, le canadensis se démarque tout comme l’ovalis.

L’amélanchier canadensis


L’amélanchier canadensis est aussi appelé l’amélanchier du Canada puisqu’il est originaire de ce pays. Il apparaît plus comme un arbuste que comme un arbre, puisqu’il n’excède que rarement les 5 mètres de hauteur. Il se reconnaît à son feuillage (caduc) vert moyen qui tend vers le jaune, puis le rouge orangé en automne. Cet arbuste peut très bien servir pour former une haie grâce à son port dressé plutôt dense. Il devient particulièrement agréable à regarder vers le mois d’avril où ses fleurs blanches en forme d’étoile bourgeonnent, disposées en grappes. Les terminaisons des pétales sont parfois pointées d’une touche de rouge. Peu après, à l’approche de l’été, ces fleurs laisseront la place à des baies de fruits petits et ronds, d’abord rouges, puis noircissant. Une fois mûres, elles deviennent comestibles et peuvent se consommer crues ou cuites.

Entretien de l’amélanchier canadensis


Cet arbre préfère d’abord les lieux ensoleillés ou semi ombragés avec un sol frais et à tendance assez humide et acide. Le mieux est donc d’arroser régulièrement sa base quelle que soit la saison pour maintenir le taux d’humidité. Il est assez résistant aux nuisibles en général sauf l’oïdium et le feu bactérien. L’amélanchier canadien peut être taillé un peu après la période de floraison, en été par exemple pour freiner un peu sa hauteur. A partir de l’apparition des premiers fruits, il est recommandé de trouver un moyen efficace de les protéger face aux oiseaux qui sont très friands des baies. Au niveau des engrais, l’amélanchier canadensis devra recevoir un apport en fumier ou éventuellement en compost une fois par an, pendant l’automne. La conservation de la fraîcheur de la terre peut se faire par une motte de paille épaisse placée au pied de l’arbre de mai à septembre.

Planter un amélanchier canadensis


C’est donc un arbre tolérant par rapport à la terre en général, mis à part peut être les sols calcaires. Toutefois, le canadensis est pratiquement le seul type d’amélanchier à pouvoir proliférer en terre calcaire. Son milieu idéal à la plantation sera une bonne terre de jardin bien humide, profonde et drainée. Il faudra prévoir du compost décomposé et du fumier pour la plantation. Une plantation en haie demandera des trous espacés de 2 ou 3 mètres tandis que 4 mètres seront suffisants pour isoler chaque jeune pousse. Chaque trou mesurera environ 60 centimètres cubes. Le semis sera effectué en période de printemps suite à un mois de stratification. Des graines fraîches peuvent être plantées en automne, mais le résultat sera moins probant. Pour bouturer, il est conseillé de le pratiquer entre mai et juin concernant les tiges herbacées, puis en août ou septembre pour les tiges semi ligneuses. Ceux qui souhaitent effectuer un marcottage peuvent choisir n’importe quelle période de l’année. Un tuteur sera sans doute utile pour les sujets isolés, mais il est conseillé de bien surveiller celui-ci car la pousse est très rapide.

L’amélanchier ovalis


L’amélanchier ovalis se distingue par ses feuilles au caractère ovale très prononcé. Il mesure au maximum 3 mètres de haut à maturité et apparaît comme un arbuste à l’allure élancée, arborant parfois plusieurs petits troncs. Ses couleurs suivent les saisons avec un feuillage (caduc) vert mat au printemps et en été, qui tendent vers le rouge à l’automne. La face arrière des feuilles est blanchâtre avec une couche de duvets. Il produit des fleurs blanches à cinq pétales toujours en forme étoilée comme le canadensis. Il s’ensuit également des fruits en baies avec une teinte rouge ou noire tirant vers le bleu. Ces amélanches (comestibles aussi) sont globuleuses accompagnées d’une ou deux graines. Cette variante provient en grande partie de l’Europe méridionale ou des zones méditerranéennes. Elle pousse souvent dans le midi de la France dans les 500 mètres de hauteur comme sur certaines zones encore plus élevées telles que les Hautes Alpes à près de 2000 mètres.

Comment entretenir l’amélanchier ovalis


Cette variété d’amélanchier se sent logiquement beaucoup mieux au soleil de par ses origines. Un peu d’ombre ne lui fera pas de mal, mais un excès lui sera très malsain. Elle supporte très bien une taille légère peu après sa floraison. Cette opération ne sera indispensable que si l’arbuste se trouve un peu trop chargé. D’un autre coté, si l’ensemble devient trop dense il est préférable d’intervenir pour éviter un éventuel entrelacement des branches. L’amélanchier ovalis préfère ensuite un sol acide, riche et plutôt humide. Il peut supporter une certaine sécheresse mais pas trop longtemps, avec une moyenne d’arrosage toutes les 4 semaines. Souvent la pluie suffit déjà largement pour les arbres adultes. En tant que rosacée, cet arbre craint les attaques de l’Erwinia Amylovora, responsable du feu bactérien. Il est donc essentiel de le protéger avec l’observation fréquente de l’arbre. Les feuilles qui noircissent ou des chancres sur le tronc sont des signes annonciateurs. Il est alors impératif de procéder à l’élimination de tous ces éléments délicatement à la main. Il n’existe pas encore de vrai bactéricide efficace mais un fongicide systémique et un insecticide à large champ d’action conviendront. L’engrais se base sur le fumier ou du compost, à renouveler une fois par an avant la période hivernale.

Cultiver l’amélanchier ovalis


L’amélanchier ovalis se plante généralement pendant l’hiver ou à la fin de la saison d’été. Un sol bien drainé et moelleux assurera une bonne croissance de l’arbre. Il est important de bien préparer le sol (toujours acide de préférence) avec de la tourbe. Par-dessus celle-ci, il faudra rajouter de l’écorce de pin. Le trou recevant le jeune plant doit atteindre un maximum de 50 centimètres de profondeur environ pour une même dimension en largeur. Si les plants doivent former une haie, un espacement de 2 mètres devra être respecté. Pour un massif, il est préférable de rester prudent à ne pas trop rapprocher les arbustes sous peine d’enchevêtrement. Il peut également être mis en pot, mais il sera alors fragilisé en cas de forte exposition au soleil. A l’inverse, même si les amélanchiers sont donnés pour supporter jusqu’à -30 degrés, les jeunes pousses ne peuvent pas encore traverser de tels hivers. Dans ce cas, un voile sera même pratique pour atténuer l’ensoleillement, notamment en été. Ceux qui comptent passer à la multiplication de l’arbuste pourront lancer le procédé avec des semis durant la saison printanière. Les touffes devront alors être divisées au préalable pendant l’hiver. Les semis ne doivent pas être trop frais et déjà portés à une certaine maturité pour que la germination ne soit pas trop lente. Le marcottage est possible tout au long de l’année.