Cultiver et entretenir le hêtre à feuilles tricolores

Si vous voulez planter un arbre ornemental qui ne nécessite pas beaucoup d’entretien dans votre jardin, choisissez le hêtre à feuilles tricolores, un arbre originaire d’Europe. Le hêtre à feuilles tricolores ou fagus sylvatica ‘Tricolor’ est un arbre rustique qui supporte le froid jusqu’à -20 °C. Il pousse bien dans les zones climatiques océaniques, moyen et continental. Il mesure entre 5 m et 10 m de hauteur et de 3 m à 5 m de largeur. Mais dans la nature, il peut s’élever jusqu’à 30 mètres et s’étendre sur 20 m de large. Son port élancé et ses branches ramifiées constituent un espace ombragé et plaisant pendant la belle saison.

Ses feuilles tricolores pourpres bordées de rose, vertes et panachées ont une texture naturellement gaufrée. En automne, les feuilles sont rouges marbrés et décoreront merveilleusement votre propriété. Le hêtre à feuilles tricolores est une espèce monoïque qui fleurit au moment ou son feuillage se développe : les inflorescences mâles constituées d’une quinzaine de fleurs ressemblent à de petits pompons maintenus par un long pétiole. Les fleurs femelles en chatons se reconnaissent par les deux petits boutons pubescents. Contrairement aux chatons mâles qui pendent, les fleurs femelles sont dressées. La maturation des cupules des chatons femelles entraine l’ouverture des cupules qui donnent deux ou quatre faînes.

Le système radiculaire du hêtre est à la fois puissant et traçant. Lorsque le sol est bien drainé et qu’il ne présente pas de couches compactes, l’enracinement est solide et des racines aériennes et enlacées peuvent paraitre à la surface. La forme du système radiculaire du hêtre dépend donc de la profondeur du sol et de l’épaisseur de la couche d’humus. Le bois du hêtre dont la couleur varie du jaune clair à rose claire a une texture homogène sans xylème apparent.

Autres espèces de Fagus sylvatica


Le hêtre commun ou fayard est un fagus sylvatica qui pousse naturellement sur le continent européen, sauf au Portugal. Il peut atteindre 30 m de hauteur et 20 m de largeur à maturité. Il peut pousser sur n’importe quel type de sol, à condition que le terrain soit filtrant pour qu’ils ne retiennent pas les eaux de pluie. Cet arbre est également rustique jusqu’à-20 °C et se développe bien dans une atmosphère humide et frais. En automne, le feuillage du hêtre commun devient jaune vif, c’est pour cette raison qu’il est très apprécié en isolé ou en alignement dans les parcs et les jardins. Il est également cultivé en groupe pour réaliser une haie-écran. Les amateurs de bonzaï aiment planter et tailler le hêtre commun. Le bois de cet arbre est très utilisé en menuiserie et en ébénisterie. C’est aussi un bois de chauffe efficace et le charbon qui en découle est de très bonne qualité. Les faînes du hêtre commun sont comestibles en petite quantité pour éviter l’intoxication. L’huile qui en découle est employée comme antihelminthique.

Le fagus sylvatica purpurea ou hêtre pourpre est une espèce qui se distingue par son feuillage pourpre très ornemental qu’il soit planté en isolé ou en alignement. Tout comme les autres variétés, il peut être taillé pour constituer une haie ou un bonzaï. Son bois est très recherché en menuiserie et sert à fabriquer de la pâte à papier.

Comment cultiver et entretenir le hêtre


Le hêtre, à la fois ornemental et utile, se plante aussi bien en isolé dans un jardin ou en groupe dans une hêtraie. Il peut également être cultivé pour constituer une haie végétale pour protéger d’autres cultures. Dans la nature, les faînes tombent au sol et poussent sur les feuilles mortes. La germination de ce fruit est épigée : une tige élève les cotylédons dans l’air et se développe pour former un plant.

Il est possible d’acheter les plants proposés par les pépinières ou les commerces spécialisés. Pour favoriser la croissance de votre hêtre, mélangez une quantité égale de sol normal de jardin et de terreau pour remplir le trou. Il est conseillé de bien tasser le sol qui entoure l’arbre et de faire une cuvette de plantation qu’il faut conserver pendant les deux premières années qui suivent la plantation.

Pour que l’arbre puisse s’enraciner solidement, choisissez un sol bien drainé qui ne cache aucun obstacle comme des couches trop compactes ou des roches. La fraicheur et l’humidité de l’atmosphère sont indispensables à la croissance et au bien-être de votre arbre. Peu importe qu’il soit à l’ombre ou en plein soleil, du moment que vous l’arrosez abondamment et régulièrement pendant les deux ans pour maintenir un taux d’humidité normal au niveau des racines. La fréquence des arrosages dépendra de la saison et du climat. Il faut savoir que le hêtre supporte très bien la taille, l’élagage et le recépage. Cependant, les tailles sévères peuvent lui être fatales.

Maladies et parasites du hêtre


Les feuilles du hêtre peuvent être attaquées par des parasites tels que le Biscogniauxia nummularia et le Mikiola fagi. Ce dernier pique les feuilles et crée de minuscules galles à tête pointues pour y loger ses larves avec la nourriture dont ils ont besoins. L’orchestes fagi, plus couramment appelé charançon du hêtre, est un ravageur bien connu de cet arbre : ses larves se nourrissent des feuilles et le feuillage roussit comme les bourgeons altérés par le gel ou la grêle après quelques semaines. Bien que le hêtre soit très résistant, si les attaques se répètent pendant plusieurs années consécutives, l’arbre peut dépérir. Les chenilles des papillons nocturnes sont également très friandes des feuilles du hêtre.

L’écorce du hêtre peut être envahie par le Biscogniauxia nummularia. Bien que ce champignon ascomycète soit naturellement présent dans les plantations de hêtre, il véhicule un agent pathogène qui est à l’origine d’un chancre pouvant provoquer le dépérissement de l’arbre.

Le hêtre peut également mourir en présence de la cochenille ou du champignon Nectria coccinea. Les champignons Nectia ditissima et cylindrocarpon willkommi sont responsables du chancre du hêtre. Lorsque le champignon armillaire couleur miel s’attaque aux arbres qui sont déjà affaiblis par d’autres parasites.

Le phénomène du réchauffement global de la planète a un effet néfaste à la multiplication du hêtre qui apprécie la fraîcheur et l’humidité. Cependant, chaque arbre se développe mieux sous l’effet de la chaleur et de l’augmentation du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Utilisation du hêtre à feuilles tricolores


Le hêtre à feuilles tricolores est surtout cultivé pour la couleur très originale de ses feuilles en isolé, en alignement dans un parc, sous forme de haie ou de bocage dans les régions qui sont baignées par un climat doux et humide. Les amateurs de bonzaï se prêtent également à la culture du hêtre à feuilles tricolores.

Son bois est employé comme bois de chauffe dans les zones montagneuses de l’Europe centrale. En menuiserie, le bois de hêtre est utilisé sous forme de contre-plaqué contré pour fabriquer les meubles design. Mais il y a également des meubles en hêtre massif qui se reconnaissent à leur couleur jaune. Comme il s’agit d’un bois dur, il sert également à fabriquer des chaises, des parquets, des escaliers. Pour que le bois de hêtre ne pourrisse pas, il faut le traiter avec de la créosote, une substance bitumeuse à base d’un liquide extrait de l’écorce de hêtre.

Le bois du hêtre est également une excellente source de fibre pour la fabrication de papier. L’industrie papetière exploite abondamment le bois de hêtre. Les quilles du jeu de quilles de neuf sont faites en bois de hêtre. Autrefois, les roues des chariots vikings étaient faites de bois de hêtre. Le métro marseillais est doté de patins de freinage en bois de hêtre.

Les faînes du chêne à feuilles tricolores peuvent être consommées, mais en petite quantité, parce qu’elles peuvent devenir toxiques et occasionner des nausées, des troubles intestinales, des diarrhées ou encore des crampes. Les faines peuvent être grillées ou bouillies comme les châtaignes. Les faines grillées se servent en apéritif ou pour agrémenter une salade. Il est également possible de les broyer pour obtenir une purée qui permet d’éliminer les vers intestinaux. La forte concentration en tanin peut être réduite en marinant les graines dans de l’eau avant de les moudre pour les transformer en farine. Tout comme les glands du chêne, les faines du hêtre peuvent être mêlées à la nourriture des porcs. L’écorce du hêtre possède des vertus astringentes et s’emploie comme antipyrétique. Lorsque le bois du hêtre carbonisé aurait des propriétés bactéricides et antituberculeuses. Cependant, comme l’écorce est très riche en créosote, il peut être très cancérigène.