Planter et entretenir un arbre à miel

L’arbre à miel entre dans la famille des rutacées (rutaceae) et se nomme scientifiquement Euodia Danielli ou Tetradium de Daniel. Dans certaines régions il est surnommé l’arbre aux cent mille fleurs, Euodia de Corée en Asie et Bee Bee Tree par les pays anglophones. Il est originaire de la partie Sud Est de l’Asie (forêts de feuillus tempérées), mais aussi de la Corée, de la Chine dans ses provinces notamment. Cet arbre est présent dans les régions du Sud de la France, comme du coté de Montpellier. Quelques rares plants sont visibles sur Paris également. Il est considéré comme de la catégorie des arbres aux jeunes rameaux tomenteux. Les arbres les plus connus des rutacées sont les orangers, citronniers et toutes les plantes à agrumes. La majorité d’entre eux se compose d’arbres ou d’arbustes et quelquefois de plantes herbacées sources d’huiles essentielles. Dans le cas du Tetradium de Daniel, il s’agit tout simplement d’un arbre. Sa durée de vie est en moyenne de 70 ans s’il est bien entretenu. Il ne faut enfin pas le confondre avec l’arbre de miel plus connu sous le nom de Sophora Japonica. Contradictoirement, cette plante ci provient de la Chine et de la Corée. Son autre surnom est l’arbre à pagode.

L’apparence de l’arbre à miel


Cet arbre assez imposant peut culminer à une vingtaine de mètres en hauteur pour une largeur qui atteint souvent les 5 mètres. Il présente un port étalé et se dote d’un feuillage caduc entre vert moyen et foncé, qui jaunit en automne. Ses feuilles sont composées et grandes avec une taille moyenne de 20 à 40 centimètres. Il donne des fleurs blanches ou crème en très grande quantité durant tout l’été, jusqu’à fin août (selon les régions). Elles se montrent particulièrement parfumées et offrent en outre de nombreuses vertus notamment pour les abeilles d’où le nom de l’arbre. Ces fleurs sont qualifiées de nectarifères et surtout mellifères car elles désignent une excellente source d’approvisionnement pour les abeilles. Outre ses fleurs, le Tetradium produit des fruits oléagineux qui peuvent servir ensuite à produire de l’huile alimentaire. Ils sont d’aspect très changeant durant leur existence. Ceux-ci apparaissent d’abord dans une enveloppe ronde, pointue et légèrement framboisée qui vire par la suite au rose. A partir d’un certain stade, les enveloppes deviennent marron gris et éclosent, laissant apparaître des pétales blancs en forme de capsule. C’est à l’intérieur de ces pétales que se trouvent les fruits. Ils sont petits, noirs brillants et ronds et groupés par 3 ou 4 unités. Ces fruits poussent pendant l’été et peuvent parfois tenir jusqu’à l’arrivée de l’hiver.

Le lieu idéal et la période pour planter un arbre à miel


Cet arbre aime les terres légèrement arides et n’apprécie pas du tout une forte humidité. Tous les types de sols peuvent lui convenir, si possible bien drainés. Il est même conseillé de le planter en terrain calcaire. Un endroit mi ombragé ou ensoleillé lui correspondra parfaitement. Le terrain ne doit pas trop être sujet au gel du printemps. Des terres très élevées ne lui font pas peur non plus, dans certaines régions chinoises il est cultivé à plus de 3000 mètres d’altitude. C’est en outre un arbre très rustique, avec une tolérance jusqu’à moins 25 degrés en hiver. Il ne craint pas non plus les grosses pollutions et sera à son aise en milieu urbain. Laissez lui au moins un rayon de 2,5 mètres alentours pour qu’il pousse sans être gêné. Assurez vous aussi qu’il n’y ait rien au dessus de l’arbre même à grande hauteur (poteau, lampadaire, câble électrique ou téléphonique). S’il grandit sans problèmes, il atteindra facilement les 20 mètres. il est important aussi de souligner que sa croissance s’échelonne à 7 à 10 mètres tous les 20 ans. Il est préférable de penser à planter cet arbre aux environs du printemps (hors gel), sinon l’automne lui ira tout aussi bien.

Préparer la plantation de l’arbre à miel


Pensez à acquérir le jeune plant d’arbre à miel seulement lorsque vous serez totalement décidé sur sa plantation. Ainsi il gardera toute sa fraîcheur dans la mesure où vous ne le ferez pas attendre trop longtemps entre son achat et sa mise en terre. Pensez ensuite que le jeune arbuste devra s’adapter à un tout nouvel environnement. Il sort en effet de la culture d’un pépiniériste, ce qui n’a rien à voir avec un jardin ou une cour. Il sera généralement empaqueté dans un sac en plastique au niveau de la racine jusqu’au début du tronc. Le reste de la jeune pousse sera à l’air libre. Détachez alors avec soin le plastique sans toucher à la motte autant que possible. Occupez vous ensuite de la motte en question en étayant très délicatement les racines. Si elles sont emmêlées entre elles, effectuez un démêlage sans geste brusque. La terre qui accompagne les racines dans cette motte est sûrement assez fournie en composants fertiles, il est donc conseillé d’en conserver le maximum pour la mise en terre. Il vous faudra par la suite préparer un seau ou une bassine d’eau assez grande pour recevoir la motte. Vous y tremperez celle-ci jusqu’à la base du tronc pendant un quart d’heure afin de réhydrater les racines et la terre de la motte. Normalement ce procédé devrait durer une bonne demi heure, mais dans le cas de l’arbre à miel, trop d’eau peut être fatal.

Planter l’arbre à miel


Il vous faudra préparer un trou suffisamment grand pour accueillir le jeune plant. Le diamètre moyen devrait être de 80 centimètres environ, et prévoyez une profondeur de un mètre. Si vous n’êtes pas sur des dimensions, calculez juste une excavation qui ferait 4 à 5 fois les mensurations de la motte à enterrer. La terre retirée devra être émiettée pour un meilleur rendement. Durant cette démarche, vous devrez essayer de retirer tous les éléments qui pourront freiner le développement de l’arbre comme les bouts de bois ou les débris de toutes sortes (métal, plastique, pierres). Même si cet arbre ne réclame pas ce genre de traitement, il sera plus sain avec un peu de fumier ou de compost mélangés à la terre du trou. Pour épargner l’arbre de toute stagnation d’eau (terre non drainée), ajoutez un peu de sable dans le mélange. Si vous estimez que le tronc risque de se fragiliser face au vent, vous pourrez lui adjoindre un tuteur en attendant qu’il soit suffisamment solide. Ce dernier ne doit pas trop se serrer contre le tronc car il risquerait de l’endommager à terme. Pensez à y mettre des attelles un peu souples pour relier les deux pièces. Placez le jeune arbre bien au milieu du trou et bien droit. Etalez un peu les racines du fond vers les cotés, cela fera gagner en stabilité mais aussi en apports pour l’arbre. Remplissez ensuite le trou avec le nouveau mélange et tassez le tout délicatement autour du tronc. L’idéal sera de mettre un peu d’engrais granulé dans le fond du trou au préalable. La plupart des arbres demandent un arrosage conséquent, surtout au début. Ce ne sera pas le cas de l’arbre à miel qui est plutôt sensible à l’excès d’eau. Soyez donc prudent sur ce point en arrosant juste ce qu’il faut au pied de l’arbre.

L’entretien et la multiplication de l’arbre à miel


L’arbre à miel n’est pas très difficile à entretenir, surtout avec un arrosage peu nécessaire. Avec la probabilité d’apparition de gel au printemps, vous pourrez lui faire un petit paillage autour du tronc. Celui-ci peut se composer d’écorce broyée (pin) ou de feuilles mortes bien tassées. Il gardera les racines au chaud et empêchera aussi l’arrivée des mauvaises herbes. Dès que la température se fait plus clémente, il faut dégager le paillis au plus vite pour ne pas faire augmenter le taux d’humidité. Il n’y a pas de recommandations spécifiques sur la taille. La multiplication d’un arbre à miel peut passer par les semis ou le bouturage. Celui-ci est à pratiquer au mois d’août sur les tiges, tandis que le semis sera favorable vers octobre. Les premiers résultats de multiplication apparaissent après environ 4 ans pour la floraison. Pendant ces premières années, restez vigilants par rapport au froid dont il vaut mieux protéger ces nouveaux plants. Ils seront aussi davantage sensibles aux gels.