Culture du bambou Shibataea kumasaca

Si vous aimez les plantes exotiques peu exigeantes en entretien, le bambou Shibataea kumasaca peut très bien vous satisfaire. Il s’agit d’une variété naine de bambusée, dotée de nombreuses qualités. Elle provient de plusieurs pays d’Asie dont le sud du Japon, mais aussi Taiwan et le littoral sud est de la Chine. Ce bambou porte également le nom de Shibataea Ruscifolia ou encore Sasa Rucifolia. On l’appelle aussi le bambou à feuilles de ruscus. Dans son premier pays d’origine, on le nomme Okame Zasa. Il est de l’ordre des poales, de la famille des graminées ou poacées, et du genre Shibataea. Le nom originel de la version japonaise est Shibataea kumasasa et non kumasaca. Son nom Shibataea est du à l’hommage fait au botaniste Shibata. Il est entré en Europe depuis fort longtemps, approximativement vers 1850. En plus d’être très décoratif, ce bambou se montre moins réticent que les autres espèces avec un caractère assez peu traçant. Cet aspect se traduit par le fait que ses rhizomes ou racines ne se propagent pas trop sous le sol. Un bambou traçant devient effectivement rapidement envahissant, puisque ses racines se développent horizontalement et largement. Après s’être éparpillé tout autour, elles ressortent pour constituer une nouvelle pousse. A ce moment là, il est hélas trop tard car le réseau de rhizomes s’est déjà formé sous terre.

La structure du bambou Shibataea kumasaca


Vous pourrez reconnaître facilement ce bambou, sauf qu’il présente parfois des similitudes avec le petit houx, aussi connu sous l’appellation ruscus. Le Shibataea kumasaca présente un physique bien particulier avec des feuilles d’un vert un peu foncé et très agréable au regard. Ces feuilles sont larges (plus de 2 centimètres) et pas très longues (entre 5 et 10 centimètres) avec une base arrondie. C’est cette forme qui le rapproche d’ailleurs du ruscus. Le feuillage est touffu, avec un port compact tant au niveau des feuilles que des chaumes. Les chaumes sont en fait les tiges ou cannes du bambou. Ce sont des petits troncs souvent creux, munis de nœuds qui séparent les petites cloisons internes de la canne. Dans le cas du Shibataea kumasaca, le chaume est vraiment très fin (5 millimètres de diamètre) et se rassemble en plusieurs petites tiges très rapprochées. Ils sont en outre très courts, ce qui explique la faible hauteur de cette plante face aux autres variantes de bambusées. La densité des feuilles occulte carrément les fins chaumes. Le feuillage est persistant, ce qui s’explique par l’absence de chutes durant les saisons froides.

La terre qui correspond le mieux au Shibataea kumasaca


Il se plaira particulièrement en sol profond et frais dépourvu de calcaire. Il lui faut également un terrain plutôt humifère (riche en humus). Les terrains lourds ne sont pas très favorables à sa pousse, en revanche un sol léger lui conviendra bien. Un bon taux d’humidité en profondeur sera encore meilleur pour ce type de bambou. Il faut cependant que vous teniez compte de certains points. En premier lieu, un bambou ne se plaira pas en milieu marécageux ou trop aqueux, à l’inverse de ce que pensent de nombreuses personnes. Ce qui avantagera le plus le Shibataea kumasaca, c’est l’eau qui ne stagne pas, à savoir un terrain totalement drainant. Il s’agira notamment d’un sol à tendance sablonneuse, comme les landes à titre d’exemple. Si le terrain ne draine pas l’eau, il vous faudra le travailler autour du bambou. Il ne supportera pas les terrains secs, une terre légèrement acide pourra par contre ne pas le déranger. En dépit de cela, la neutralité du sol sera le paramètre le plus intéressant pour cette plante.

Quel climat pour le bambou Shibataea kumasaca


Vous pourrez mettre en terre le bambou Shibataea kumasaca là où il trouvera du soleil et un peu d’ombre. Il ne pourra cependant pas rester trop souvent au soleil en particulier dans le midi, car il subira un jaunissement de son feuillage. D’un autre coté, un excès d’ombre le rendra moins buissonnant et compact. Le vent ne présente pas vraiment un problème pour ce bambou en raison de sa compacité. Il pourra d’ailleurs servir de protection face aux bourrasques si est cultivé en haie. Il se trouve toutefois que des vents froids ne sont pas du meilleur effet sur une telle plante. Un climat humide et tempéré se montrera plus intéressant. En hiver, le Shibataea kumasaca apparaît comme une plante très rustique puisqu’il peut encaisser des baisses de température allant jusqu’à -20 degrés. Un type d’environnement assez propice à la croissance de cette bambusée est le littoral sud ouest sur la coté atlantique. La présence de sable et de températures assez douces lui seront profitables.

Les divers types d’usage du Shibataea kumasaca


C’est un bambou qui peut s’utiliser de plusieurs façons. Une plantation en haie constitue une bonne initiative car sa compacité sera très efficace contre les vents. Vous pourrez vous en servir également en tant que bordure pour garnir vos allées. Vous avez aussi la possibilité de le mettre en massif ou isolé. Cette dernière configuration sera intéressante au milieu du jardin, avec de la pelouse tout autour. Si vous trouvez que certains de vos arbres du jardin manquent d’agrément, vous pourrez y planter ce bambou alentour en sous-bois. Si c’est possible, employez ce Shibataea kumasaca avec des arbres à tendance exotique comme des palmiers ou des baobabs. Il peut être en outre pratique de prendre un tel bambou en pot et de le placer en intérieur et surtout en terrasse ou en balcon. Ce type d’usage offre l’atout de pouvoir déplacer votre bambou à votre guise. C’est un facteur important pour l’ensoleillement. Par ailleurs, vous pourrez plus facilement l’abriter en hiver. L’autre alternative du bambou Shibataea concerne le couvre sol. Il peut effectivement s’utiliser en tant que tel puisqu’il est suffisamment compact pour bien tapisser une surface. Il ne grandira dès lors pas trop en hauteur, c’est d’ailleurs l’un des seuls bambous qui puissent servir de couvre sol.

Préparer le terrain pour le bambou Shibataea kumasaca


Pour bien vous mettre en condition, vous devrez en premier lieu vous procurer les bons outils de jardinage comme une bêche, une pelle de petite taille et des gants spéciaux. Vous aurez ensuite à préparer la terre et donc sélectionner les éléments qui lui manquent et en retirer ceux qui sont de trop. A titre d’exemple, un sol trop peu drainant et trop lourd aura besoin de produits drainant. Le plus élémentaire d’entre eux est le sable. Si vous le voulez, il existe d’autres composants qui peuvent remplacer le sable, tels que l’argile (en billes) ou la perlite. Les bambous aiment en outre beaucoup les engrais, naturels de préférence. Vous devrez donc prévoir suffisamment de fertilisant en conséquence. Il y aura également probablement le besoin d’avoir un peu de terreau ou de tourbe, pour accompagner la terre de jardin. Le mieux est un terreau de style plantation. Il n’y a plus qu’à creuser par la suite. Le trou doit mesurer près de 3 à 4 fois la taille de la motte du bambou. Cet élément est en réalité le tas compact formé par les racines et la terre qui accompagne le conditionnement chez le pépiniériste. Anticipez une certaine profondeur car la base du bambou ne doit pas être directement au ras du sol. Le tout doit faire une sorte de cuvette au final pour plusieurs raisons. Généralement la cavité ne dépassera pas les 50 centimètres en profondeur. Dans le cas d’une haie ou d’une bordure, laissez un espace de 40 centimètres entre les trous.

Planter le bambou Shibataea


Vous devrez bien mélanger les divers composants que sont le terreau, la terre de jardin, le sable et le compost. Lorsque le trou est prêt avec les éléments indispensables cités précédemment, vous pourrez mettre le jeune plant en terre après l’avoir bien immergé dans un seau d’eau. L’opération devrait durer une petite demi heure, afin que les rhizomes ou racines s’hydratent parfaitement. Placez la plante dans le fond et bien au centre. Pensez à disposer un peu d’engrais au fond du trou et apposez les rhizomes dessus. Remplissez désormais le trou avec le mélange de terre. Tassez avec soin le pourtour de la base du bambou. N’oubliez pas faire la cuvette qui servira pour d’une part mieux centrer l’eau d’arrosage sur les racines, et d’autre part accueillir un paillis inévitable. Après la finition du tassement en cuvette, arrosez sans modération. Disposez ensuite un paillage avec de l’écorce broyée de pin ou des feuilles mortes. L’épaisseur du paillis doit atteindre 3 centimètres.

L’entretien du Shibataea


Cette plante n’est pas difficile à entretenir. Elle demande juste un peu d’arrosage en hiver (mensuel) et plus d’eau en saison chaude (hebdomadaire). Il est crucial de ne pas oublier l’arrosage car la sécheresse est son ennemi. Si de l’eau vient à stagner près de la plante, creusez la terre et retravaillez là avec un peu de sable. Vous pourrez y aller franchement pour tailler puisque c’est ce qui lui donne son feuillage si fourni.