Cultiver et entretenir le bambou Thamnocalamus tessellatus

Le Thamnocalamus tessellatus est un bambou d’origine sud africaine et du Lesotho. Il se trouvait au départ dans des régions montagneuses entre 1200 et plus de 2000 mètres. Cette plante est appelée bergbamboes dans sa région d’origine, ce qui se traduit par bambou des montagnes. Il porte également l’appellation Arundinaria tessellata. S’il est répandu en Afrique, le Thamnocalamus tessellatus demeure encore rare dans les pays européens. C’est ce qui fait son intérêt entre autres. Une des particularités de ce bambou est d’avoir servi de renfort sur les boucliers zoulous à l’époque à cause de sa grande résistance. Il est d’ailleurs assez facilement reconnu sur ces fameux boucliers puisque disposé au milieu en petites barrettes parallèles. Il est considéré du genre des Thamnocalamus, type de bambou prenant source dans l’Himalaya. Les variétés voisines de cette plante sont le Murielae, le Robusta, le Nitidus et le Spathiflorus. Toutes ces variantes proviennent curieusement d’Asie. Ce Thamnocalamus tessellatus est de la famille des graminées ou encore poacées, et de la sous-famille des bambusoidea. Comme tous les bambous, il fait partie de l’ordre des poales.

Quelques caractéristiques sur le Thamnocalamus tessellatus


Ce bambou est relativement adapté à des situations de sécheresse, ce qui n’est pas courant chez les bambusées. Il est ensuite considéré comme bambou cespiteux. En d’autres termes, il se développe de manière étroite, et non en surface. L’autre particularité du caractère cespiteux concerne l’aspect traçant. Le Thamnocalamus tessellatus se montre peu traçant, ce qui implique que ses rhizomes ou racines se répandent peu dans le sol. Le problème des bambous traçants est qu’ils deviennent très envahissants avec une poussée horizontale des rhizomes en sous sol. Ces racines ressurgissent alors plus loin de la souche en de nouvelles pousses, et c’est trop tard. Ce n’est heureusement pas le cas pour le Thamnocalamus tessellatus. Il est en outre assez rustique, avec une bonne résistance au froid allant jusqu’à -15 degrés. Il peut ensuite très bien être utilisé comme plante de rocaille et aide à protéger du vent (en haie notamment). Ce bambou est aussi assez tolérant face aux vents marins chargés de sel.

Descriptif du bambou Thamnocalamus tessellatus


Sa taille adulte fait en moyenne dans les 3 mètres, mais il peut parfois atteindre plus de 6 mètres. Il présente un port au style érigé et compact vers le haut. Son feuillage est de type persistant, et résiste donc aux hivers. Il est en outre plutôt ramassé avec une teinte vert franc virant au vert pâle. Les feuilles sont longilignes avec une taille atteignant parfois quelques dizaines de centimètres. Sous le feuillage se cachent des chaumes de couleur vert olive. Les chaumes sont en fait les petits troncs ou tiges, ou encore cannes. Ils sont très rigides et creux à l’intérieur. Il forme une sorte de fontaine avec des feuilles très fournies sur sa partie haute. Le feuillage retombe sur les cotés en constituant des touffes très épaisses avec le temps. Ses chaumes se resserrent autour de la souche principale du bambou et se développent en se déployant vers l’extérieur et non verticalement. C’est cette architecture très dense qui en fait un excellent rempart contre le vent.

Comment disposer le Thamnocalamus tessellatus


C’est un bambou qui accepte de nombreuses configurations pour sa culture. Il vous est possible par exemple de le placer en haie, surtout avec son aptitude à freiner le vent. Vous pourrez également l’employer en massif ou en isolé, ce qui contribuera à bien le mettre en valeur. Le massif pourra s’entourer par exemple d’un petit parterre de fleurs pour rehausser la présence du bambou. Il vous faudra alors bien choisir les couleurs des plantes qui s’accorderont avec le vert du Thamnocalamus tessellatus. Pour la culture en isolé, le mieux restera toujours la simplicité avec un emplacement au milieu d’un gazon verdoyant.

Sélectionner et arranger le sol pour un bambou Thamnocalamus tessellatus


Vous devrez penser à bien préparer le sol avant d’y cultiver ce type de bambou. Si vous avez encore le choix, évitez absolument les terrains calcaires. Le calcaire est en outre fortement déconseillé pour la plupart des plantes. Choisissez donc un sol neutre ou très peu acide, frais mais aussi profond. La richesse en humus est un atout indéniable également, et si ce n’est pas le cas, vous pourrez en rajouter en recomposant le sol. Le drainage du terrain est crucial, s’il retient un peu trop l’eau, c’est malsain pour le bambou. Trouvez lui donc une terre sablonneuse ou bien drainante. Si vous n’avez vraiment pas le choix sur le calcaire, vous pouvez vous procurer au préalable un isolant en plastique résistant pour tapisser le trou et isoler ainsi la plante du reste du sol. A titre d’information, une barrière anti rhizomes faite en polypropylène sera parfaite. Faites alors une cavité équivalente à 4 fois l’encombrement du pied du bambou avec sa racine. Evaluez une certaine profondeur (une cinquantaine de centimètres) car le résultat final doit aboutir à une disposition en cuvette. Mettez bien de coté la terre de jardin soustraite du trou, elle vous servira ensuite pour préparer le substrat adéquat pour le Thamnocalamus tessellatus. Dans le cas d’une haie, optez pour un espacement d’à peu près un mètre entre chaque trou. Faites aussi une petite évaluation de l’ensoleillement et de l’ombre. Cette plante se sent bien mieux à mi ombre et craint beaucoup l’exposition en plein soleil.

Le mélange de terre idéal pour le Thamnocalamus tessellatus


Ce bambou nécessite une terre spécifique pour bien croître. La terre de jardin retirée vous servira de base. Enfilez de bons gants de jardinage avant de vous mettre à la tache. Ne gardez plus que le tiers du tas et triez le bien pour en extraire tout déchet inutile. Il s’agit par exemple de petits morceaux de bois, de cailloux ou de métal. Le tas de terre restant sera émietté pour qu’il soit plus facile à mélanger aux autres composants. Rajoutez y du terreau de type plantation (un tiers aussi). Prenez par la suite un peu de sable et du compost naturel pour combler le dernier tiers du mélange. Il est à noter que le sable peut être remplacé par d’autres éléments drainants, comme l’argile (en billes) ou de la perlite. Pour les fertilisants, bannissez l’usage de composants chimiques. Mélangez enfin parfaitement le tout pour obtenir la terre idéale pour votre bambou.

La phase de plantation


Prenez la motte du bambou et positionnez la bien au milieu avec un léger contrebas de l’ensemble. Le début des chaumes (fin du rhizome ou racine) doit se trouver un peu plus bas que le rebord de la cavité. Cela donnera par la suite l’effet de cuvette recherché. Si possible, une petite couche d’engrais supplémentaire ne sera pas de trop dans le fond pour être en contact direct avec le rhizome. Disposez ce dernier en l’étalant sur le fond. Comblez ensuite la cavité avec votre mélange de terre jusqu’à former ladite cuvette. Il vous faudra dès lors bien tasser le tout, puis effectuer un arrosage bien généreux. La cuvette engendrera la descente de l’eau vers le rhizome, ce qui sera profitable à la plante. Après cela, prenez un petit amas de feuilles mortes ou d’écorce de pin pilée pour le répandre autour du pied. Ce paillis sera très efficace pour éloigner les mauvaises herbes, mais aussi éviter le gel en hiver.

Entretenir le Thamnocalamus tessellatus en terre ou en pot


Vous devez lui donner de l’engrais régulièrement deux fois par an. L’arrosage sera fait toutes les semaines pendant l’été et tous les mois ou dans la quinzaine en hiver. Si de l’eau se met à stagner alentour, enlevez un peu de la terre pour la mélanger avec du sable. Pour le tailler, rafraîchissez le en lui retirant les tiges de plus de 3 ans ou celles qui sont fatiguées ou peu présentables. Si vous avez des Thamnocalamus tessellatus en pot, veillez à ce que sa terre soit bien drainante. L’apport de fertilisant est à faire aussi deux fois dans l’année. Il vous faudra lui adjoindre une soucoupe au dessous pour reprendre l’eau d’arrosage et ne pas abîmer votre intérieur. N’hésitez pas à le déplacer pour lui donner plus d’ombre que de soleil.