Ismène

Il faut tout de suite établir la différence entre l’ismène et les variétés hymenocallis. Contrairement à ces espèces, l’ismène porte un faux tronc engainant qui fait penser de prime abord à un poireau. Ensuite, les fleurs de l’ismène sont pedillicées et déclinées, et elles ne portent que 2 à 4 ovules par loge, alors que les hymenocallis en portent beaucoup plus. Au Moyen-âge, cette plante que les tribus quechuas du Pérou nommaient « amancæs » était très commune aux alentours de l’actuelle Lima. Avec la christianisation du pays, la fleur de l’ismène est devenue le symbole de la fête de la saint-Jean. C’est d’ailleurs sous le nom de fleur de St-Jean que Ruiz et Pavon l’ont baptisée en plus du nom scientifique d’Ismena amancæs. Elle est plus connue sous le nom de jonquille ou narcisse du Pérou, mais on la trouve aussi en Bolivie et en Equateur. On recense de nombreuses variétés hybrides de l’ismène qui sont d’une beauté particulière. Citons entre autres l’ismène x festalis qui est issu d’un croisement entre l’ismène narcissiflora et l’ismène longipetala. Avec ses fleurs zygomorphes, elles présentent aussi une couronne ample et des étamines coudées qui la rendent très robuste. Une autre variété croisée et l’ismène x spoforthiæ, hybride de la variété narcissiflora et amancæs. Leur culture ne réclame pas de soins particuliers et elles brillent d’un jaune éclatant qui rappelle celui de la variété amancæs. Cette plante est très rustique. Elle peut être plantée en pleine terre drainée et fraîche, avec une exposition au soleil, mais à l’abri des vents et du gel. Dans les régions hivernales, il faut arracher la plante en prenant soin des racines. Pour une plantation dans un pot, le bac doit être préservé du gel et conservée au sec. En appartement, il est admis que les feuilles de la plante s’allongent beaucoup et plient à cause d’un ensoleillement insuffisamment et de l’excès de chaleur. Mais paradoxalement, le bulbe fleurit et grossit beaucoup.




Pour multiplier l’ismène, on procède par une séparation des caïeux et on utilise des semis, que ce soit pour un bac ou dans une terre drainée. Seulement, la culture en pot n’est vraiment pas aisée. La plante doit être arrosée régulièrement pendant la période de croissance. Bien qu’elle supporte la sécheresse et les conditions marécageuses, il ne faut laisser aucun de ces états se prolonger au point d’affecter la croissance de la plante. Toutes les deux semaines, l’ismène rempoté doit recevoir suffisamment d’engrais pour plantes bulbeuses, de préférence un engrais à cession lente qu’on mélangera au terreau. De plus, avant le tout premier gel de l’année, il faut rentrer la plante à l’intérieur, car elle est très vulnérable au froid et à la glace. Puis, il faut couper les feuilles et les fleurs de la plante qui ont fané et la laisser sécher. Ensuite, on débarrasse l’ismène de la terre et on la met à l’abri à l’intérieur jusqu’au début du printemps où on peut de nouveau planter l’ismène qui bénéficie d’un temps plus doux favorable à sa croissance. Enfin, même à ce moment, il est conseillé de débarrasser la plante des feuilles et des tiges de fleurs fanées qui auront repoussé. Ainsi, la plante prendra plus de forces pour l’hiver. Certaines espèces ne sont pas exactement cultivées selon ce protocole. Par exemple, la variété amancæs ne croît que dans un sol très sableux qui n’est pas mélangée à du tourbe. Par contre, d’autres espèces poussent mieux dans un sol enrichi de cette substance. De plus, l’ismène amancæs supporte plutôt mal les arrosages réguliers, à l’inverse de nombre de ses cousines.

L’ismène x festalis qui est à l’origine de nombreuses variétés hybrides est très rustique. Mais pour une floraison optimale, la plante doit être cultivée, entretenue et enrichie en engrais entre juillet et août pour que la floraison suive au cours des mois suivants et que la plante affronte rigoureusement la période hivernale.