Le lilas des Indes

Contrairement à ce que le nom suggère, le lilas des Indes n’est pas originaire des Indes, mais de Chine. La plante a été présentée au célèbre botaniste Karl Von Linné par un de ses amis, directeur de la compagnie des indes, Magnus Von Lagerstrœm. C’est en hommage à ce dernier que Von inné nomma cette plante Lagerstrémie, et on lui associa le nom de lilas des Indes; non seulement du fait de sa ressemblance avec les lilas communs, mais aussi parce qu’à l’époque, tout ce qui venait d’Asie était abusivement appelé produit des Indes. Le lilas est un arbre, mais plus souvent un arbuste rustique de près de 6 m de haut. Sa croissance est très lente, et son port s’arrondit naturellement, de sorte qu’il est souvent taillé en boule. L’écorce d’un marron clair et lisse est surmontée par un feuillage caduc qui change régulièrement de couleur. Il apparaît d’abord rouge sombre, puis vert-brillant, avant de virer au rouge ocre à l’automne. Ces feuilles se déchirent facilement quand on les met à plat. Les fleurs du lilas des Indes peuvent mesurer jusqu’à 20 cm de long. Elles sont regroupées comme une pyramide au bout de laquelle apparaissent les pédoncules de la fleur. Cette présentation particulière est appelée le thyrse, et on la retrouve également sur les marronniers des Indes. On dénombre plusieurs espèces de lilas des Indes. Trois variétés sont très présentes sur le sol français, en particulier à l’ouest et au sud du pays. La première est la variété Houston. Ce lilas des Indes est nain, et pousse plus comme une touffe arbustive que comme un arbre réel. Le Houston produit des feuilles d’une couleur pourpre très prononcée. La deuxième variété est appelée la « terre chinoise ». Sa particularité réside dans sa floraison très tardive, qui réclame beaucoup de patience de la part du jardinier, mais le résultat en termes de floraison est parfois très impressionnant. La troisième variété est le lilas des Indes kimono. A l’inverse de ses consœurs qui produisent des fleurs ocre, celles-ci en produit des roses et des blanches. C’est aussi la seule variété qui supporte plus facilement les zones fraîches. En plus de ces espèces communes, les variétés soirs d’été, Yang-Tsé et Monbazillac poussent chaque année, même dans les zones qui reçoivent peu de soleil.




Pour planter et cultiver le lilas des Indes, il faut veiller à la qualité du sol. La plante ne pousse pas sur les terres salées, mais elle apprécie les sols bien drainés, légers et profonds. Il faut aussi tenir compte du climat, car en dehors de la variété kimono, le lilas des Indes craint les fortes gelées, la sécheresse atmosphérique et les hivers rigoureux. Ces éléments peuvent même empêcher la croissance de la plante au cours des cinq premières années qui suivent sa mise en terre. De ce fait, il est recommandé de la planter en automne et au printemps. Pour cela, il faut creuser un trou suffisamment large et respecter une distance de trois mètres entre les différentes pousses à cause de l’extension des racines. Là où le climat est un problème, on devrait placer l’arbuste dans des bacs et les rentrer sur une véranda. On favorise la pousse en enrichissant le sol d’engrais liquide, surtout lorsque l’arbuste est planté dans un bac. Par ailleurs, la plante doit être arrosée régulièrement et être exposée au soleil, en pleine lumière, mais à l’abri du vent. La taille de l’arbuste doit être régulièrement ajustée, surtout à partir du mois de mars. Celle-ci doit être très courte; seuls quelques rameaux de 8 à 15 cm de long doivent être épargnés pour permettre une floraison plus rapide. A la fin de l’été, les plants peuvent être multipliés par divers moyens, notamment le bouturage des rameaux semi-ligneux. Les plants issus des boutures fleurissent rapidement au bout de deux ans, ce qui est un avantage quand on sait que la plante croît très lentement.

Le lilas des Indes peut être attaqué par le puceron de Corée et l’oïdium. Ce deuxième parasite est très dangereux, car il affecte la croissance du téléphone. Pour l’éviter, on utilise du soufre jusqu’au début de la floraison, ou alors, on pulvérise un produit à base de myclobutanil.