Le lis des steppes

Le lis des steppes est encore connu sous le nom de l’émérure, ou encore celui de lis queue de renard. Cette plante fait partie de la famille des liliacées et se présente comme une plante vivace avec un rhizome très rustique. D’aucuns l’ont donc improprement qualifiée de plante bulbeuse. Pourtant, le lis des steppes n’a rien d’une plante bulbeuse. En réalité, elle porte plutôt une souche tubéreuse de l’apparence d’un dahlia dans laquelle des racines s’entrecroisent en forme de faisceaux autour de quelques bourgeons. La floraison de cette plante est particulière, car elle commence généralement par le bas pour remonter progressivement vers le sommet de la plante. L’apparition des fleurs ne dure pas plus d’un mois. De plus, la croissance de la bulbe est spectaculaire, car elle peut facilement atteindre deux mètres et porter des centaines de fleures étoilées de diverse couleurs. Selon les variétés, on peut observer des coloris crème, blancs, orangé, jaune or, et ce sur plus d’un mètre de haut! Les lis des steppes sont originaires d’Asie. On en trouve surtout dans les steppes éloignées des contrées de l’Himalaya et du Turkestan. Au nombre des lis qui ont été importés avec succès dans notre pays figurent la variété hamalaicus, qui, come son nom l’indique, est originaire des steppes de l’Himalaya. Elle peut atteindre deux mètres et fleurit plus rapidement que toute autre espèce, dès le mois de mai. Le lis des steppes robustus peut atteindre trois mètres. On le trouve surtout au Turkestan, et il produit des fleurs d’un rose-blanc très apprécié. On compte aussi de nombreux hybrides, au nombre desquels on peut citer la variété cléopâtra, la plus connue de tous les lis des steppes; rexona et obelisk.




La culture de cette plante n’est pas aisée, car elle est très « capricieuse ». Le substrat doit être travaillé avec soin et être bien drainé, calcaire, et très riche. De plus, la plante doit être protégée des vents qui peuvent détruire les hampes fleuries. Les souches de la plante sont enterrées à 5 cm de profondeur, à plat, avant d’être recouvertes de terre. Les jardiniers qui creusent 6 cm ou plus au lieu de 5 le font souvent à leurs dépends. En outre, les souches doivent être placées sur un lit de sable fin. La plante est exposée en plein soleil, car elle ne pousse pas beaucoup à l’ombre. Il est possible de multiplier la plante en automne, après trois ans de croissance régulière. Seulement, il faut mener l’opération délicatement. A la base de chaque souche de lis des steppes, on trouve deux petits bourgeons à proximité de la tige florale. Ces bourgeons sont séparés avec soin, et plantés selon le procédé développé précédemment. Ils produiront chacun une tige florale l’année d’après, à condition qu’ils aient été enterrés avec quelques racines à leurs pieds. En automne, il est possible de procéder aux semis pour multiplier la plante. Seulement, les semis poussent très lentement, et parfois, ils ne produisent pas de tige avant cinq ans. En hiver, les touffes de lis des steppes doivent être protégées du froid et du gel au moyen d’un paillis très touffu. Les lis de grande taille tels que la variété robustus doivent être tuteurés lorsqu’ils commencent à produire leur tige florale. Dès qu’elles ont germé et poussé, il est deux erreurs à ne jamais commettre: la première consiste à déplacer une tige de son emplacement, et la deuxième, à arroser la plante ou à l’exposer au froid. Dans les deux cas, la plante meurt au bout de quelques jours.

Enfin, rappelons que le lis des steppes déteste la concurrence. Contrairement à d’autres espèces, il ne faut pas serrer les bourgeons pendant la plantation, mais conserver une distance d’au moins 10 cm entre deux plants. En conséquence, on ne l’associe pas à d’autres espèces végétales.