Bois aux sept écorces

Le bois à sept écorces est plus connu sous le nom de physocarpe. On le qualifie aussi de physocarpe d’été, à cause de sa floraison spectaculaire au cours de cette période de l’année. Cette plante vient de l’Amérique du Nord où les Indiens utilisaient déjà les feuilles à des fins thérapeutiques. Vers la fin du 18ème siècle, la plante fut introduite en Europe et présentée à Karl Von Linné qui la classe dans la famille des rosacées. Le bois à sept écorces a la particularité d’exfolier naturellement son tronc plusieurs fois au cours de l’année. Le spectacle est particulièrement impressionnant en hiver, où le tronc et les branches perdent la peau de leur écorce. C’est ce qui explique qu’il soit appelé bois à 7 écorces. En anglais, on lui attribue même neuf écorces (ninebark) au lieu de sept. L’arbre peut être plus ou moins grand selon les variétés et les espèces cultivées. On ne trouve pas beaucoup d’arbres hybrides, mais les variétés cultivées en France sont très différentes quant à l’aspect. L’une des variétés appelée «diabolo » est immense. Elle donne des feuilles cramoisies et de couleurs rouges que les oiseaux et les insectes prennent d’assaut à chaque période estivale. Le fut et la hauteur de ce mastodonte peut atteindre, voire dépasser deux mètres, une taille que les autres variétés n’atteignent que rarement. La variété la plus cultivée en France est le bois à sept écorces doré. Il est relativement court (1,5m), et prospère dans les petits jardins. C’est peut-être ce qui explique son engouement auprès des jardiniers. Ces feuilles sont d’un jaune doré, et ses fleurs, blanches. La troisième variété est la plus courte (1,2 mètres seulement), mais aussi la moins cultivée, bien qu’elle présente un grand intérêt pour les insectes pollinisateurs. Enfin, la dernière variété, alternans, ne prospère pas vraiment en France. Elle porte une écorce grisâtre, et on la retrouve surtout sous le climat californien, aux Etats-Unis.




En termes de culture, le bois à 7 écorces est réputé pour sa solidité. Il pousse partout, en temps de chaleur, en période de sécheresse, que le sol soit compact, gelé, ou calcaire. Du moment que le sol est relativement acide, c’est largement suffisant pour que la plante produise des fleurs et des fruits. De plus, la plante poursuit sa croissance même quand elle est transplantée d’une zone climatique vers une autre. Au cours de l’hiver, la plante peut supporter des baisses de températures de l’ordre de 20 degrés au-dessous de zéro. On multiplie les plants de bois à 7 écorces en utilisant des boutures issues de plants précédents. Ces plants peuvent être plantées dans un pot, ou alors être enterrés dans un sol meuble et bien drainé, qui ne contient pas trop de calcaire; dans le premier cas, il faudra ensuite arroser régulièrement la plante. En revanche, l’arrosage de boutures plantées en terre ne doit pas être régulier, car la plante est très résistante aux conditions de sécheresse. Seulement, il n’est pas judicieux de laisser la plante sans eau pendant longtemps. En effet, un déficit ou un excédent en eau ont parfois des conséquences néfastes sur la plante. Parfois, des taches brunes apparaissent sur les feuilles du bois à 7 écorces. Elles sont dues à une insolation intense et un manque d’eau sur les pousses cultivées en terre, et à un apport excessif en eau pour les boutures plantées dans un bac. Dans tous les cas, il ne s’agit pas de maladies, car le bois à sept écorces résiste à de nombreux champignons et aux parasites des arbres.

Il est recommandé de tailler l’arbre au moins une fois l’an, de préférence au printemps. Mais une coupe excessive a aussi des répercussions indésirables. Certes, la floraison sera continue, mais l’écorce ne s’exfolie pas dans ces conditions, ce qui vous privera d’un spectacle des plus intéressants auquel vous pourriez avoir droit.