Culture et entretien de la bruyère d’Espagne

Comme son nom l’indique, la bruyère d’Espagne est donc originaire de la péninsule ibérique. Les autres terres d’origine de cette plante sont le Portugal et l’Afrique du nord, notamment avec le Maroc. Elle est dénommée scientifiquement Erica Australis et se classifie comme Magnoliopsida. Ces autres noms sont bruyère Aragonensis, bruyère occidentalis ou pistillaris. Cette forme de bruyère est de l’ordre des éricales, dans la famille des éricacées. Il s’agit à la base d’un arbuste, mais elle est déjà considérée comme arborescente puisque sa taille dépasse déjà 1,50 mètres. Cet arbuste est non seulement de taille respectable, mais il présente aussi une inflorescence fort intéressante pendant deux mois de l’année au printemps. L’autre intérêt de cet arbrisseau réside dans sa facilité d’adaptation à la plupart des sols (sauf le calcaire) et climats, surtout les plus rudes. La bruyère d’Espagne dite Erica Australis n’est pas à confondre avec la Calluna Vulgaris ou bruyère commune. Les bruyères comprennent en effet cette autre branche des callunes avec cette variété qui se distingue par son feuillage rougeoyant. En dernier lieu, les bruyères sont directement liées à ce qu’on nomme « terre de bruyère » en jardinage, puisque c’est exactement le type de terrain d’où provient ce genre de plante.

Présentation de la bruyère d’Espagne


La bruyère Erica Australis est donc déjà plutôt imposant pour sa catégorie avec un port relativement peu compact. Son encombrement lui donne un volume un peu cubique puisqu’il est aussi large que sa hauteur. C’est un arbuste vivace dont le feuillage est persistant. Il est dit vivace puisque sa durée de vie est donnée pour plus de 2 ans, tandis que son feuillage persistant s’explique par sa résistance à l’hiver. En d’autres termes, les feuilles ne tombent pas en saison froide. Le feuillage est d’un vert franc foncé par endroits et les tiges sont dressées pour arborer des fleurs entre le mois d’avril et de juin. Ce sont des clochettes réunies en grappes de couleur rose lilas et en posture tombantes. Elles prennent place sur les rameaux violacés correspondant à la pousse de l’année précédente. Elles dégagent un parfum léger en pleine floraison et recouvrent quasiment tout l’arbuste. Cette inflorescence s’associe à un développement verdoyant de tiges surplombant les fleurs.

Le milieu favori de la bruyère


En tant que plante typique de la terre de bruyère, l’Erica Australis demande donc un terrain acide pour bien vivre. C’est un milieu qui tire ses origines des sous bois particulièrement sableux et donc drainant. Cette terre est également riche en humus et légère. Elle peut être reconstituée à partir de tourbe ou de terreau acide mais aussi de sable et d’écorce de pin broyée. Elle doit aussi contenir un minimum de fertilisant à base de compost ou de fumier. La bruyère d’Espagne ne supportent pas les sols calcaires et risque de se décolorer sur un tel type de terrain. Sa préférence climatique est un environnement océanique du style des landes, humide mais doux. Cela implique une faible amplitude de températures et si possible pas trop de vent. Pour ce qui est de l’exposition, la bruyère apprécie un emplacement mi ombragé. Cela rejoint les origines de cet arbuste avec un milieu correspondant à la côte atlantique bordée de conifères pour l’abriter d’un ensoleillement trop fort. L’Erica Australis présente un caractère moyennement rustique car il tolère les basses températures jusqu’à environ -10 degrés.

Le terrain avant la plantation de la bruyère d’Espagne


Pour conditionner de façon idéale le lieu où vous désirez planter votre bruyère d’Espagne, vous devrez vous conformer aux critères cités précédemment. Il s’agit ensuite de creuser un trou et de préparer la terre qui accompagnera la jeune pousse. Pour le trou, vous aurez à le dimensionner en fonction du jeune plant et de la taille de sa motte ou des racines. Dans le cas d’une Erica Australis, une cavité de 50 centimètres de profondeur pour une largeur identique devrait faire l’affaire. Munissez vous alors de gants de jardinage et commencez à travailler la terre retirée du l’excavation. Dans un premier temps, vous allez l’émietter pour l’affiner tout en prenant soin d’en extraire tous les débris inutiles. Ces déchets sont par exemple les morceaux de plastique, de bois, de verre ou de métal. Lorsque cette tache sera terminée, vous mélangerez la terre à un peu d’engrais organique tel que du fumier, ainsi qu’à de la tourbe ou du terreau. Celui-ci doit être un terreau plantation. Si le terrain n’est pas drainant, n’hésitez pas à rajouter du sable. Placez aussi un peu de substrat fertilisant dans le fond de la cavité. Si le sol est vraiment trop calcaire, vous pourrez isoler la plante et sa terre avec un film plastique doublé et suffisamment solide. Il vous faudra plaquer le film sur les parois du trou. Cela reviendra en quelque sorte à mettre la plante dans un grand pot.

Les préparatifs de la jeune pousse de bruyère


La pousse de bruyère ne sera pas forcément immédiatement prête à être plantée. Il faudra lui administrer quelques soins préliminaires avant tout. Dès que vous recevez votre jeune plant, vous devrez en séparer l’enveloppe plastifiée de la motte (si motte il y a). Effectuez la manœuvre avec délicatesse et lentement, car les racines sont fragiles. Prenez ensuite un moment pour bien dégager les éventuelles racines enchevêtrées entre elles. Gardez bien de coté la terre qui pourrait s’arracher de la motte car elle vous sera utile pour la suite des opérations. La phase suivante consistera à tremper votre pousse dans de l’eau fraîche à hauteur des racines. Laissez la plante baigner durant quelques 30 minutes. Veillez impérativement à ce que l’eau ne soit pas calcaire car cela nuirait sérieusement l’avenir de la jeune bruyère. Cette procédure de trempage va aider les racines à se réhydrater après une longue période au sec. A ce propos, il est plus judicieux d’acheter la motte de bruyère juste le jour où vous vous décidez définitivement à la planter. Il est inutile de la garder chez vous des jours durant, car cela pourrait affecter la fraîcheur de la plante.

La mise en terre de la bruyère espagnole


Dès que la cavité et l’Erica Australis sont prêtes, vous pouvez procéder à sa mise en terre. Maintenez la pousse bien droit et au milieu du trou en étalant chaque racine sur le fond. Dans la foulée, tassez la terre de la motte sur les racines. Celle-ci contient des minéraux et divers substrats indispensables pour le développement de la plante. Par la suite, vous n’aurez plus qu’à remplir la cavité avec le mélange comprenant le terreau, le sable et l’engrais. Le mélange ne doit pas dépasser le niveau de la racine. Au final, il suffira de tasser la terre autour de l’arbrisseau et d’arroser abondamment. Il peut cependant arriver que le jeune plant apparaisse frêle au début. Vous pourrez alors lui adjoindre un petit tuteur avant de refermer la cavité. Dans cette circonstance, le tuteur doit démarrer depuis la racine mais sans la gêner. Par ailleurs, il faudra relier le tronc et son tuteur un peu souplement car le tronc va encore s’élargir.

La phase d’entretien


Procédez à un arrosage régulier de votre bruyère car elle craint la sécheresse. Le rythme sera d’autant plus soutenu durant les premiers mois de sa croissance. Ils pourront diminuer progressivement. A ce sujet, soyez attentifs sur la qualité de l’eau car la présence du calcaire lui sera fatale à terme. Si vous doutez de l’eau utilisée, versez-y une cuillérée de vinaigre ou pressez un demi citron pour un volume d’arrosoir. La rusticité de cet arbuste est relative, aussi elle saura vous remercier si vous lui faites un paillage à sa base. Prenez quelques écorces de pin que vous broierez ou un amas de feuilles mortes, ou encore de la tourbe. Préparez une couche un peu épaisse et placez la tout autour du tronc. Ce paillis la protègera du froid pour l’hiver et dissipera l’effet du gel. Pendant l’été, il conservera le niveau d’humidité du sol alentour tout en prévenant tout émergence de mauvaise herbe.