Planter et entretenir une bourdaine

La bourdaine porte les noms de Rhamnus Frangula, Frangule, Nerprun bourdaine, ou aussi bois noir. Il peut également être appelé Aune noir ou Coudrier noir. Il est de la catégorie des arbrisseaux dioïques, de l’ordre des rhamnales et de la famille des rhamnacées. Il provient de diverses régions d’Europe et d’Afrique du nord. Sa découverte qui remonte au 16ème siècle, est due en majeure partie au botaniste et médecin Rembert Dodoens. On le rencontre aujourd’hui un peu partout en Europe sauf dans les zones les plus nordiques et les parties méditerranéennes. C’est un arbuste qui regorge de multiples vertus médicinales. Il peut aussi cependant se montrer toxique, ce qui le rend peu recommandable pour un lieu où des enfants circulent et jouent. Outre ses propriétés diverses, la bourdaine se présente avant tout comme un arbuste plutôt décoratif grâce à son aspect buissonnant et ses couleurs variées selon les saisons.

Présentation détaillée de l’arbuste


La bourdaine apparaît comme un buisson de grande taille avec un feuillage caduc vert foncé. Celui-ci tend vers le rouge durant l’automne. Les feuilles d’une longueur maximale de 7 centimètres, sont non dentées, arrondies et parfois elliptiques avec un aspect brillant sur le dessus et plutôt mat et éclairci sur la face interne. Elles s’accompagnent de toutes petites fleurs blanches (5 millimètres tout au plus) qui virent au vert clair entre mai et juillet. Celles-ci sont placées au niveau de l’aisselle des feuilles et forment des étoiles à 5 branches avec leurs pétales minuscules. Cette inflorescence laisse ensuite place à des petites baies rouges au centre de chaque fleur. Elles deviendront noires à maturité, et globuleuses comme des raisins. Il faut retenir que ces fruits ne sont pas comestibles car toxiques. Le port général de la plante est buissonnant avec une tendance évasée, et il présente des ramifications souples et horizontales. Son écorce est brune avec des connotations grises. Lorsqu’il atteint l’age adulte, l’arbuste mesure près de 6 mètres en hauteur, pour pratiquement la même dimension en largeur.

L’environnement préféré de la bourdaine


En raison de son gabarit cité précédemment, il est évident que la bourdaine réclame donc un emplacement qui s’étale au moins sur 6 mètres. Il lui faut en outre peu ou pas trop de soleil (semi ombragé ou ombragé). Il aime particulièrement les terrains humides, acides et frais. Un terrain pauvre ne lui fait pas peur quoiqu’il préfèrerait bénéficier d’un petit apport organique au début. Vous devez rester prudent sur ce point car la bourdaine est réputée pour devenir très envahissante si elle se trouve dans un environnement trop riche. Il est à noter que ses rejets tombent et repoussent très vite, ce qui crée rapidement un massif difficile à gérer s’il est mal entretenu. C’est par ailleurs un arbrisseau très rustique, puisque les variétés les plus résistantes peuvent très bien encaisser des températures de -40 degrés. A l’état plus ou moins sauvage, vous trouverez la bourdaine dans des sous bois humides, ou les clairières et lisières. Les montagnes et les plaines sont aussi son terrain de prédilection. Les milieux secs et chauds ne lui conviennent pas spécialement, d’où sa rareté en région méditerranéenne. Enfin un terrain légèrement calcaire ne le dérangera pas beaucoup. Il se montre le plus esthétique en haie et le voisinage d’autres plantes ne sera pas très gênant. Vous pourrez l’associer avec d’autres plantes de haies telles que le noisetier ou encore le cornouiller sanguin. Son caractère mellifère attire le butinage de nombreux papillon, mais donc aussi de quelques chenilles.

Mise en condition du sol pour la bourdaine


Vous pourrez penser à planter cet arbrisseau en période de printemps ou d’automne. Dans la mesure du possible ne plantez jamais en phase de gel. Si votre terrain est sec, vous devrez veiller à l’arroser régulièrement. Par ailleurs, évitez les apports en éléments drainant tels que le sable ou les graviers. En cas de leur présence, vous devrez préparer le trou du jeune plant de bourdaine en conséquence. Cela signifie que vous devrez soit creuser et retirer tout le sable ou les graviers environnant, soit vous aurez à creuser ailleurs. Autrement, le trou doit faire environ 4 fois la taille de la motte à y enterrer et sa profondeur maximale sera de 50 centimètres. La terre que vous aurez extraite du trou doit être logiquement traitée. Prenez des gants bien épais de jardinage pour émietter la terre, mais aussi retirer toute matière malvenue comme les morceaux de métal, de plastique ou de bois. Une fois cette terre affinée, vous pourrez y ajouter un tout petit peu de fertilisant. Il servira juste à redémarrer la croissance de la plante. Mettez-y également du terreau plantation ou de la tourbe, cette dernière étant plus indiquée pour la bourdaine.

Préparer le jeune plant de bourdaine


La pousse de l’arbuste doit être récupérée uniquement le jour où vous la planterez pour assurer qu’elle sera fraîche. Vous pouvez l’acheter chez un pépiniériste en différents conditionnements. D’une part, la plante en conteneur vous garantit un excellent traitement initial, et ne choisit pas la saison pour planter. En contrepartie, ce type de conditionnement revient très cher. D’autre part, il existe des jeunes pousses livrées avec une motte. C’est une des solutions les plus équitables. Enfin, vous pourrez prendre une bourdaine directement en l’état sans motte. Dans les 2 derniers cas, il faudra préparer la plante avant sa mise en terre. Cela consiste d’abord à bien dégager le plastique qui renferme la motte. La motte ou la racine nue fera ensuite l’objet d’un démêlage soigné. Vous devrez détacher tout ce qui s’enchevêtre pour laisser vivre les racines au mieux. Ne jetez surtout pas la terre qui forme la motte car elle est cruciale pour la plante. Récupérez la et gardez la pour la phase finale. Mettez enfin le jeune plant dans un bac rempli d’eau fraîche jusqu’à la racine. Laissez tremper la pousse durant une bonne demi heure pour l’hydrater au maximum.

Planter la bourdaine


Lorsque le terrain et la plante sont prêts, placez cette dernière au centre du trou et à la verticale. Si vous sentez que le vent risque de s’en mêler, prévoyez un petit tuteur. Il est important de souligner que parfois la pousse de bourdaine fait déjà une certaine hauteur, mais qu’elle est encore fragile. C’est là que le tuteur entre en jeu. Vous devez en revanche ne pas trop serrer le tout. Les racines doivent être bien étalées sur le fond du trou. Utilisez la terre de motte que vous aurez recueilli auparavant pour recouvrir les racines. Remettez enfin le mélange de terre et de tourbe préparé à l’avance. Remplissez bien autour de la plante et tassez franchement le dessus au pied de l’arbrisseau. Passez en dernier lieu un bon coup d’arrosoir pour finir le tout.

S’occuper de la bourdaine


La bourdaine ne demande pas vraiment un entretien spécifique et laborieux, cependant elle nécessite plutôt d’être très surveillée. Il s’avère effectivement que sa souche produit régulièrement des rejets. Ces derniers ont la fâcheuse habitude d’étendre la plante exagérément et donc de la rendre envahissante au possible. Il vous faut donc suivre de près toute éventuelle pousse qui apparaît sur les cotés et les retirer avant qu’il ne soit trop tard. A part l’apport initial en engrais, il est préférable de ne plus donner de fertilisant à un plant de bourdaine arrivé à maturité, sauf s’il parait en mauvais état. Pour ce qui est de l’eau, un arrosage hebdomadaire sera recommandé en été et mensuel pour l’hiver. Vous pourrez tailler votre bourdaine durant sa phase de dormance végétative entre février et avril. Pensez dès lors à enlever les bois morts et les branches trop nouées entre elles. Vérifiez aussi que toutes les ramifications soient saines, dépourvues de taches suspectes ou de champignons. Un geste particulièrement pratique consiste à faire un paillage au pied de l’arbuste. Vous devrez juste placer une couche d’écorces de pin émiettée, de tourbe ou tout simplement de feuilles mortes à la base du tronc. Cela aura pour effet de retenir l’humidité chère au nerprun bourdaine en été, et le gel sera évité durant l’hiver. Le paillis est aussi un obstacle pratique contre la prolifération de mauvaise herbe.