Le cormier ou sorbier domestique

Le cormier est un arbre européen de taille moyenne de la famille des rosacées. Il est de l’ordre des rosales et du règne des Plantae. Son autre nom est le sorbier domestique tandis que son appellation scientifique est Sorbus Domestica. Il n’est pas à confondre avec le sorbier des oiseleurs. C’est en région méditerranéenne qu’on rencontrait les premiers cormiers. Cet arbre a connu son expansion sur l’ensemble de l’Europe durant la domination de l’empire romain. Il n’excédait pas les 12 mètres de haut dans ses contrées d’origine, mais il a par la suite atteint près de 20 mètres de hauteur pour certains spécimens comme en Slovaquie où sa circonférence a dépassé les 5 mètres. Il s’est autant développé en raison de la richesse des nouveaux sols où il a été planté, puisque les zones entourant le bassin méditerranéen ne présentaient pas cette caractéristique. Il est à noter cependant que cet arbre est désormais en voie de disparition et le cultiver relève d’un véritable acte écologique. Et pourtant il possède une capacité d’adaptation assez peu commune quelque soit la région où on le plante. Le problème de la surexploitation de son bois est le plus grand responsable de cette raréfaction. Le cormier est donné en moyenne pour une longévité de plus d’un siècle et demi, mais là encore lorsqu’il se sent tout à fait dans son élément, il peut vivre même jusqu’à 400 ans. Le cormier présente enfin le symbole d’une commune appelée simplement Saint Aubin du Cormier. Il n’existe qu’un exemplaire de l’arbre dans cette commune mais il est majestueux et bien entretenu.

L’apparence physique du cormier


Le cormier présente un tronc à l’écorce brune ou grise et légèrement orangée. La texture de celui-ci est striée et il se subdivise en plusieurs ramifications aux environs du tiers de la taille totale de l’arbre. Avec l’age, l’écorce prend l’aspect d’une carapace couverte d’écailles du meilleur effet. Dans sa variété la plus courante, le tronc ne dépasse pas la quarantaine de centimètres de diamètre. Il arbore un port érigé et souvent bien droit, avec un feuillage caduc et penné. Les feuilles se regroupent en une quinzaine de folioles avec une forme ovoïde et des rebords dentés. Elles sont de couleur verte puis passent au jaune au début de l’automne pour ensuite devenir rouge et tomber. Lorsqu’il fleurit au printemps, le cormier se pare de bouquets blancs très fournis qui surplombent le feuillage. La floraison est suivie de l’apparition de fruits nommés cormes. Ils ressemblent beaucoup aux poires ou aux pommes, avec une taille bien plus réduite. Les formes sont identiques, tout comme la texture de la peau avec plein de petits points. Leur couleur est verte mais avec des taches rougeoyantes par endroits.

Les propriétés et vertus du cormier


Il a été souvent cultivé pour ses fruits, les cormes, tout comme pour son bois. D’un coté les cormes présentent un grand attrait culinaire, mais aussi pour distiller une forme de liqueur particulière, le cormé. Dans certaines régions, les cormes permettaient la création d’un dérivé du cidre. Le fruit se consomme également tel que (blette) ou en confiture. Il est possible aussi de les consommer séchés ou en pâtes de fruits. La corme ressemble à s’y méprendre à une poire mais de plus petite taille. Du coté des essences, le bois du cormier est reconnu pour être un des produits les plus résistants de sa catégorie. Il s’agit en effet d’une essence à la densité très élevée. Il offre jusqu’à 900 kilos par mètres cubes contre 800 pour le chêne. Il a d’ailleurs permis de créer, en plus de pièces d’ébénisterie, des pièces mécaniques à l’usure quasi inexistante. Il s’agissait notamment de créer des avec cette essence les dents des engrenages destinés aux moulins à blé de l’époque. L’une de ses autres vocations se trouvait enfin dans la création de règles à dessin.

Le matériel indispensable pour planter un cormier


Pour réussir la plantation, vous aurez besoin d’engrais organique, d’un amendement fait de terreau plantation ou de tourbe. Si le sol retient l’eau, prévoyez une bonne motte de sable pour accompagner la terre de jardin. Le sable peut être remplacé par des billes argileuses ou des éléments en perlite. Dans le cas d’un sol vraiment trop calcaire, vous pourrez acquérir à l’avance un film de polypropylène pour isoler le sol environnant de la terre de l’arbre. Il est à noter cependant que le cormier ne rejette pas ce genre de terre. Cette mesure n’est à employer qu’en dernier recours et elle demandera des travaux relativement importants. Préparez également une bêche, un tuteur, du fil de fer, un arrosoir et un sécateur. Pour une protection optimale de vos mains, vous devriez enfin vous munir de gants de jardinage.

La jeune pousse de cormier en motte


Le cormier livré en motte sera le moyen le plus pratique si vous souhaitez le planter vous-même dans votre jardin. Il s’agit d’un jeune plant dont la base contenant les racines est plus ou moins fixé dans une motte de terre. La motte contient déjà quelques éléments nutritionnels intéressants et une terre adéquate. Si le tout est retenu par un conditionnement en plastique, retirez le délicatement. Elaguez un peu les diverses racines qui sont entremêlées, veillez évidemment à ne pas les arracher. Passez ensuite votre motte dans un bain d’eau fraîche jusqu’à hauteur des racines. Ce trempage d’une demi heure revigorera les racines et les hydrateront après une longue période hors de terre.

Préparer le lieu pour planter le cormier


Avant toute initiative de plantation du cormier, sachez que cet arbre n’apprécie pas spécialement le voisinage d’autres arbres et devrait donc être isolé. Par ailleurs, il lui faut de toute façon un maximum de lumière pour favoriser sa croissance. Donnez lui en outre un espace de 10 mètres de diamètre au sol pour bien étendre son feuillage. La mise en terre propice se situe entre décembre et mars. Ne songez jamais à cultiver lors des périodes de gel. Le terrain ne devra même pas être couvert de neige ni détrempé. L’eau ne doit jamais stagner à proximité de cet arbre, le sol doit donc être drainant. Même si le biotope du cormier comprend des sols ordinaires, celui-ci se plaira mieux dans un milieu riche en humus et frais. Il possède en outre une forte capacité à s’adapter à la plupart des environnements existants.

Le trou destiné au cormier


Faites un trou à la pelle d’environ 80 centimètres de diamètre ou de coté. Creusez jusqu’à une même profondeur approximativement. Prenez la terre extraite pour en faire le mélange spécial adapté au cormier. N’en gardez d’abord que le tiers pour lui ajouter par la suite un tiers en terreau ou en tourbe. L’autre tiers sera éventuellement constitué de sable et de fertilisant organique. Avant de faire votre mélange, pensez à bien étayer la terre de jardin pour en extraire les éventuels débris de toutes sortes. Il s’agit par exemple de morceaux de bois, de verre ou autre. Notez que c’est à ce moment là que les gants prennent tout leur intérêt. Commencez dès lors le mélange des différents substrats. Gardez un peu d’engrais pour en disposer dans le fond de la cavité. Travaillez un peu le sol au fond pour qu’il soit plus meuble et donc plus réceptif.

La mise en terre du cormier


Placez le tuteur dans le trou avant la plante car cela évitera d’abîmer les racines. Placez ensuite la plante légèrement sur le coté mais bien à la verticale. Faites vous aider et étalez soigneusement les racines sur le substrat dans le fond. Commencez à remplir avec votre mélange préparé d’avance. Ne faites pas déborder la terre, au contraire, elle doit former une cuvette autour du jeune tronc. Tassez le tout en écrasant doucement la terre à l’aide d’un seul pied. Cette forme en cuvette permet de concentrer les eaux d’arrosage vers les racines. Arrosez enfin de manière abondante en surveillant bien la descente de l’eau dans le sol. Si elle stagne, il faut revoir l’amendement du coté du sable. Attachez en dernier lieu le tuteur et le tronc. Faites en sorte que le nœud ne soit pas trop serré, il ne faut pas oublier que ce tronc s’élargira encore.